Laval Bolduc, prêtre
1er dimanche du Carême – 10 mars 2019
1. Pourquoi, vous qui venez à la messe à presque tous les dimanches, qui connaissez la liturgie, vous n’êtes pas surpris d’entendre parler du temps du carême dans lequel nous entrons aujourd’hui. C’est comme la fête de Noël, la fête de Pâques, ça revient à chaque année.
2. C’est quoi le carême ? C’est un temps de 6 semaines, 40 jours que nous prenons pour préparer la grande fête de Pâques… la résurrection de Jésus qui donne sens à notre foi chrétienne. À chaque année, lors du 1er dimanche du carême, nous écoutons la lecture de l’évangile où Jésus va au désert passer 40 jours et où à la fin de son séjour, il est tenté par le démon.
3. À chaque année, pour mieux vivre le temps du carême, nous proposons un thème et un visuel pour nous aider à vivre encore plus profondément ce temps du carême. Cette année le thème proposé est celui-ci : « Jusqu’où me suivras-tu »? Il s’adresse à chacun, chacune de nous. Le visuel nous présente le chemin que nous aurons à prendre et les obstacles qui seront présents dans ce chemin pour suivre Jésus.
4. En ce 1er dimanche du carême, Jésus rencontre le démon, les forces du mal. La première chose dont il nous faut prendre conscience, c’est que les forces du mal sont toujours présentes dans notre monde, dans notre vie. Jésus était allé au désert pour mieux découvrir quel chemin, quelle mission son Père lui proposait de suivre. Il rencontre à la fin de son séjour les forces du mal qui veulent le détourner de son chemin.
Si l’Église nous présente cela, c’est parce qu’elle sait que chacun et chacune de nous dans notre existence, avons nous aussi à rencontrer ces forces du mal qui veulent nous détourner de notre mission de baptisé. L’Église à travers la Parole de Dieu vient nous dire aujourd’hui que nous avons à choisir.
5. Nous sommes pécheurs. Les tentations vécues par Jésus représentent bien toutes les formes de tentation auxquelles nous sommes exposés durant notre vie. Le mal sait se donner belles apparences et les tentations sont une occasion pour nous de faire un choix et d’exercer notre liberté.
• Changer les pierres en pain, c’est vouloir obtenir le plus possible de biens terrestres…
• Offrir tous les royaumes de la terre, c’est désirer être Dieu, comme maître du monde, maître de notre monde à nous.
• Se jeter dans le vide, c’est rechercher le merveilleux, c’est vouloir mettre Dieu à notre service, lui demander des miracles.
6. Tout cela, si Jésus avait succombé, lui aurait évité de prendre le chemin de la croix et du salut du monde. Succombé à ces tentations, nous évite nous aussi de suivre Jésus sur le chemin de la croix.
Qu’a fait Jésus… il s’est tourné vers la Parole de Dieu, laquelle lui a fait prendre conscience de sa mission : changer les cœurs, adorer Dieu, faire confiance au Père.
7. Aujourd’hui nous avons à faire un choix : soit se laisser prendre par la tentation de posséder, d’avoir notre petit royaume, soit de suivre Jésus en regardant le cœur des gens, en les aimant, en faisant confiance à Dieu et en le mettant premier dans notre vie. À nous de choisir. « Jusqu’où me suivras-tu » ?
AMEN.
2e dimanche du Carême – 17 mars 2019
Nous sommes en carême. Nous avons décidé de marcher avec Jésus. Jésus la semaine dernière, nous invitait à choisir de le suivre sur le chemin de la croix. Aujourd’hui il nous répète encore: « Jusqu’où me suivras-tu » ?
Nous pouvons être prêts à suivre Jésus, mais à l’exemple d’Abraham dans la 1ère lecture, qu’est-ce qui nous dit que nous sommes dans le bon chemin ? Comment savoir que nos projets personnels ou nos projets d’Église vont porter fruits ? C’est faire comme Abraham c’est renouveler notre alliance avec Jésus.
Renouveler notre alliance : c’est écouter la Parole et regarder Dieu. Dans tout ce que nous vivons, Jésus nous invite toujours à regarder Dieu parce que le vrai but de notre vie, c’est d’aller vers Dieu.
2. C’est ce qu’il fait dans la transfiguration. Quelques jours avant la transfiguration de Jésus. Jésus avait annoncé à ses apôtres qu’il aurait bientôt à souffrir et à mourir. Les apôtres ne l’avaient pas pris et ne voulaient pas que ça arrive. Aujourd’hui Jésus monte avec 3 de ses apôtres sur la montagne. Il veut justement leur montrer vers quoi il s’en va. Il s’en va vers son heure de gloire avec le Père.
Son visage est transfiguré pendant qu’il priait, son vêtement devint blanc et fulgurant, signe des êtres célestes. Jésus apparaît vraiment comme le fils de Dieu : « Celui-ci est mon fils », dit la voix du Père. Jésus parle avec Moïse et Élie. C’est lui Jésus qui vient accomplir la loi et les prophètes et les 3 parlent de son départ vers Jérusalem ou Jésus va connaître la souffrance et la mort. Jésus sait que son destin sur la terre c’est d’être humilié et souffrir avant d’entrer dans la gloire du Père. C’est de montrer que l’amour de Dieu peut aller jusqu’à donner sa vie.
3. C’est exactement ce que nous aurons tous et toutes à vivre : passer par la mort pour arriver au Père. C’est cela que les apôtres endormis n’ont pas compris. « Pierre et ses compagnons étaient accablés de sommeil ». Ils se sont mis à dire n’importe quoi. Ils ne savaient pas ce qu’ils disaient. Ils ne comprenaient pas, tout comme ils n’ont pas compris au Jardin des Oliviers. Ils furent saisis de frayeur. Les disciples gardent le silence. C’est mieux ainsi parce qu’ils n’avaient rien compris. Peut-être nous aussi sommes endormis ?
4. Et pour nous ? Que nous dit cet événement dans notre vie de chrétien et chrétienne? Sommes-nous endormis ? Elle nous interpelle profondément. Elle met devant nos yeux 2 choses :
* Un Jésus transfiguré qui nous annonce notre propre transfiguration.
* Un Jésus élu du Père, qui nous rappelle par notre baptême que nous sommes les élus de Dieu.
À nous aujourd’hui de remercier Dieu d’être ses élus et remercions-le pour la transfiguration qu’il nous promet.
AMEN.
3e dimanche du Carême – 24 mars 2019
1. Nous sommes dans notre montée vers Dieu, vers Pâques. Au début, nous avons été invités à choisir de suivre Jésus. « Jusqu’où me suivras-tu ? » Puis Jésus nous a fait connaître Dieu dans sa transfiguration, en nous disant que nous sommes ses choisis nous aussi par le baptême et que nous pouvons espérer notre propre transfiguration. Sommes-nous endormis comme les apôtres, ou si nous espérons entrer dans cette vie avec Dieu ?
2. Aujourd’hui Jésus nous présente un aspect extraordinaire de Dieu que nous avons bien de la difficulté à accepter et à croire. Dieu n’est pas là pour se venger, pour tenir rancune, pour garder des comptes. Dieu ne punit pas les personnes pécheresses. Dans cette évangile nous sommes invités à regarder Dieu avec des yeux neufs, avec un regard nouveau.
3. Tout d’abord, Dieu se révèle à Moïse dans le buisson ardent. Il se révèle comme l’éternel. Le buisson ne se consume pas et il se révèle comme un Dieu plein d’amour et de fidélité. « Dieu est un feu dévorant », De plus, il se révèle comme un Dieu qui connait nos souffrances, qui entend nos cris, nos peurs. Il est là, présent auprès de nous. Il est le « Je suis ».
4. Dans l’évangile, Jésus essaie de nous faire comprendre qu’il n’y a pas de lien entre le malheur qui arrive et le péché. Dieu ne punit pas. Il n’y a pas de recherche de coupable. Au contraire, Jésus nous invite à nous tourner vers nous-même, à regarder notre cœur, à le changer, à nous convertir. Il ne s’agit pas de changer les structures. Si les cœurs demeurent mauvais, violents, la société va rester violente. Il est important de changer nos cœurs pour les ajuster de plus en plus à l’esprit de l’évangile.
Cet appel à la conversion devient notre responsabilité. Mais Jésus par la parabole du vigneron, nous montre une autre facette de Dieu. Il est patient, miséricorde et pardon. Il ne se résigne pas à abattre le figuier. Au contraire, il bêche, met de l’engrais pour lui donner une chance de porter des fruits.
5. En ce dimanche, Jésus nous invite à regarder notre cœur, à le voir tel qu’il est, à y apporter les correctifs nécessaires. Il sait Jésus que ça ne peut pas se faire tout d’un coup cette conversion. Alors il nous présente Dieu qui est patient et qui nous donne du temps pour le faire.
C’est ainsi que nous avons ce temps de carême durant lequel on peut se tourner davantage vers la Parole de Dieu, vers plus de prière, plus de silence, quelques remerciements, une retraite spirituelle… Tous ces gestes peuvent devenir des moyens de conversion qui vont nous aider à découvrir encore mieux ce visage de bonté et de miséricorde de Dieu. Dieu est amour. Dieu est fidélité. Dieu est miséricorde…
AMEN.
4e dimanche du Carême – 31 mars 2019
1. Dimanche dernier dans l’évangile, Jésus nous disait que Dieu le Père ne punit pas, qu’il ne cherche pas à se venger, qu’il n’y a pas de lien entre nos malheurs et Dieu. De plus, il nous parlait de la grande patience de Dieu envers nous qui sommes pécheurs. Il veut toujours nous donner une autre chance pour que nous puissions produire du fruit.
2. Aujourd’hui Jésus nous présente l’amour de Dieu qui trouve son sommet dans la miséricorde. Cet amour miséricordieux nous dépasse et bien souvent nous sommes comme le fils ainé, qui ne comprend pas lui aussi, que son Père accueille son frère avec autant d’indulgence. Comment expliquer cet amour plein de miséricorde de la part de Dieu ? Laissez-moi vous raconter une petite parabole maison sur le pardon.
3. Dieu nous regarde et nous aime comme ses enfants et non comme des pécheurs. Ce qu’il désire le plus, c’est « qu’il ne perde aucun de ses enfants ». On le dit dans l’évangile, le père espère le retour de son fils qui a été ingrat, qui a tout dépensé, qui ne s’est pas préoccupé de son père. Malgré tout cela le père l’attend, il espère son retour. On dit dans l’évangile : « Comme il était encore loin, son père l’aperçut et fût saisi de compassion ». Son père court vers son fils et se jette à son cou et le couvre de baisers. Quel grand amour de la part du père. De plus, le père ne lui demande aucun compte. Il ne lui fait aucun reproche. Il ne pose aucune condition à son enfant. Il fait la fête, l’habille de beaux vêtements. Il est heureux parce qu’il vient de retrouver son fils qui était perdu. Pendant ce temps le fils aîné a de la difficulté à comprendre l’amour du Père et ne voit pas l’amour que son père lui porte.
Ici dans cet évangile, c’est le père qu’il nous faut regarder. Nous avons là la plus belle image de Dieu. La plus belle histoire d’amour. Il arrive dans plusieurs familles que cette histoire se vit. Le père ou la mère qui attendent leurs fils ou leurs filles partis, qui ne veulent pas revenir. C’est le drame de Dieu que ces parents vivent. Il nous faut toujours espérer en la grande miséricorde.
Regardons maintenant les 3 principaux personnages de cet évangile :
• Le fils cadet, c’est un vrai pécheur, un athée qui ne veut rien entendre de
Dieu, qui n’a aucune moralité, qui ne pense qu’à lui et qui revient parce
qu’il n’a plus rien à manger…
• Le fils ainé, c’est celui qui est avec le père mais qui ne voit pas l’amour de son père pour lui. « Toi mon enfant, tu es toujours avec moi et tout ce qui est à moi, est à toi ».
• Le père qui pardonne tout sans condition, nous montre par son grand amour gratuit, ce que c’est qu’être fils ou fille… ce n’est pas d’être digne ou non, c’est d’être aimé de ce père et de cette mère quelle que soit notre dignité.
Alors jusqu’où pouvons-nous être humbles, être miséricordieux, à la manière de Dieu le Père, pour aller à la rencontre des personnes qui nous ont blessés, pour les accueillir avec tout notre cœur ?
AMEN.
5e dimanche du Carême – 7 avril 2019
- Depuis le début du carême, nous avons vu que Dieu nous invite à choisir librement de le suivre ou non, sur les routes de la croix. Nous avons vu Jésus nous montrer le but de notre chemin avec lui. C’est la transfiguration, l’entrée dans la gloire. Lors des 2 derniers dimanche, nous avons découvert comment Dieu est bon. Ce n’est pas lui qui nous envoie des malheurs. Il est patient avec les pécheurs que nous sommes et combien son amour miséricordieux est grand et sans limite.
- Aujourd’hui dans notre marche avec Jésus, nous sommes invités à changer notre regard sur les évènements, sur les personnes. Changer notre regard pour avoir le regard de Dieu, un regard qui fait surgir du neuf, qui pardonne, qui relève, et qui reflète l’amour de Dieu. Plus nous avançons profondément dans cette marche avec Jésus, plus nous découvrons Dieu, son amour, et plus nous aurons ce regard d’amour sur le monde.
- Dans notre marche avec Jésus, il nous faut aussi tenir bon et sentir sur nous malgré les difficultés, ce regard bienveillant de Jésus sur ce que nous faisons. Dans l’évangile d’aujourd’hui, nous voyons les scribes et les pharisiens qui regarde la femme adultère comme une fautive, qui doit être lapidée. Nous avons là un regard qui tue, agressif, rempli de violence. Puis nous avons Jésus qui a un regard qui aime, qui voit plus loin que les apparences, un regard qui veut redonner la vie. Le regard de Jésus est un regard d’amour qui voit ce qu’il y a de beau en l’autre.
- Si nous sentons ce regard d’amour de Jésus sur nous, qui ne nous condamne pas comme il n’a pas condamné la femme adultère, alors nous pouvons nous redresser, relever la tête et prendre vraiment le chemin de la conversion. Nous avons là un appel à nous sentir bien en Église, à nous sentir chez nous et à ne pas avoir peur de faire du neuf pour s’adapter à la vie d’aujourd’hui.
Oser faire du neuf, c’est concrètement enlever la peur d’être jugés, la peur d’être blessés, d’être bousculés, d’être comparés, d’être ridiculisés, de manquer son coup. C’est aussi la peur de blesser, d’être blessés, de manquer de ressources financières et humaines.
- Actuellement, il nous faut faire quelque chose de neuf en Église. Prions l’Esprit de nous guider. Prions Jésus à travers ses signes dans le sable pour qu’il enlève de notre cœur la peur, la crainte et qu’il nous permette de lire ces signes qui nous indiquent quoi faire.
Seigneur, que devons-nous faire et lui nous répond : « Jusqu’où me suivras-tu ? » Parfois nous savons ce qu’il faut faire mais nous n’osons pas. Seigneur enlève cette peur.
AMEN.
Dimanche des rameaux – 14 avril 2019
Remarquons la grande sérénité de Jésus la veille de sa mort. « J’ai ardemment désirer… avant de mourir ».
Jésus a voulu vivre sa mort intérieurement avant qu’elle arrive physiquement.
Jésus vit consciemment sa mort et la présente comme une nourriture pour ceux qui s’en nourrissent.
Jésus a une grande maitrise de soi. Il désire ardemment et il rend grâce.
C’est une façon merveilleuse d’envisager la mort. Tous nos actes ont un sens en eux-mêmes, excepté la mort qui pour avoir un sens, a besoin de Dieu.
Jésus a fait de sa mort un passage vers le Père. Il vit sa mort avec amour et sa mort devient son heure de gloire parce qu’elle lui permet de briser la mort par la résurrection.
La révolution de l’amour serviteur pour faire un monde plus juste = Servir.
C’est là dans la prière que Jésus puise toutes ses certitudes et la sérénité dont il va faire preuve.
Le péché de Pierre est déjà pardonné afin qu’il soit fait. Jésus pose son regard de miséricorde sur Pierre. « Quand je pèche Jésus ne me condamne pas.
- Jugement religieux. 3 titres accoles à Jésus. Messie… Fils de l’homme et Fils de Dieu que Jésus préfère. Il s’agit là du procès de Dieu. Souvent les hommes pensent pouvoir condamner Dieu.
- Jugement croix. L’évangile souligne que Jésus est innocent à 3 reprises. C’est un innocent qu’on a torturé.
Le peuple suivait en grande foule. Les femmes se lamentaient. Devant le fait « Jésus », nous ne pouvons rester neutres, ni s’apitoyer sur les tortures de Jésus : « Pleurez sur vous et vos enfants ». Est-ce que je porte la croix de Jésus avec Simon ?
Une mort passible. Jésus termine sa vie dans une prière incessante avec son Père. Le Père : pardonne leur… le paradis… ce soir tu seras avec moi. Le pardon… le salut éternel offert à tous et toutes, y compris aux malfaiteurs. C’est le triomphe de l’amour… le triomphe de Dieu.
Tous s’en retournaient en se frappant la poitrine. La passion porte ses fruits.
AMEN.
Résurrection – Pâques ! – 21 avril 2019
Le jour de Pâques, de la résurrection de Jésus, l’évangile nous présente la réaction de 3 personnages proches de Jésus.
- La première qui arrive au tombeau c’est Marie Madeleine. Elle voit et tout de suite elle se dit : « On a enlevé Jésus . Il faut voir à ce qu’on le retrouve. Il faut le dire aux apôtres ». Elle ne voit pas qu’il y a là quelque chose d’inattendue. Ça nous ressemble parfois devant la mort d’un être cher ou l’arrivée d’une maladie. On est tellement pris, occupé par ce qui arrive, que nous ne voyons pas l’inattendue de Dieu au delà de l’épreuve.
- La deuxième personne qui arrive c’est Pierre qui entre dans le tombeau, qui voit les linges pliés. Il se dit : « Les voleurs ne peuvent pas avoir laissé cela comme ça ». Alors devant cela, Pierre demeure perplexe et retourne chez lui en se posant des questions. Parfois certaines choses qui arrivent nous étonnent, comme par exemple les scandales que portent l’Église, les problèmes environnementaux, l’exclusion de Dieu dans nos sociétés. Comment réagissons-nous devant tous ces évènements ?
- La troisième qui arrive c’est Jean, le disciple que Jésus aimait. Lui, il a une toute autre réaction. En voyant les linges de la manière qu’ils sont posés, il sait que Jésus est ressuscité. Pourquoi arrive-t-il à cet évidence ? C’est parce qu’il était très proche de Jésus. Il croyait si fort à ses paroles qu’il s’est rappelé que Jésus avait dit qu’il ressusciterait. De même, nous aussi nous sommes appelés à être proche de Jésus, à miser sur sa Parole pour avoir cette foi inébranlable qui va nous permettre de découvrir à travers les évènements, les épreuves, l’inattendue de Dieu. C’est ce que nous pouvons appeler la grâce de l’illumination intérieure, voir avec les yeux et le cœur de Jésus.
Qu’a fait Marie Madeleine ? Elle est restée au tombeau. Elle a continué à chercher. Elle est demeurée le cœur ouvert. C’est là que Jésus apparaît, que l’ange vient lui annoncer que Jésus est ressuscité.
N’oublions pas que Jésus vient vers nous à travers les évènements, à travers nos moments de peine, de ténèbres, de désespoir et il se revèle à nous. Il vient nous illuminer. Gardons notre regard fixé sur Jésus ressuscité et laissons nous remplir de son Esprit afin que notre vie ressemble à celle de Jésus. Une vie tournée vers les autres, une vie à faire le bien avec générosité. En agissant ainsi, nous annonçons par nos actes le Christ ressuscité et nous contribuons à bâtir le royaume.
AMEN.
La Miséricorde Divine – 28 avril 2019
- Jésus se manifeste le dimanche, le jour où les premiers chrétiens se réunissaient. Ce n’est pas par hasard que ce soit le dimanche. Ça arrive dans le cadre d’une rencontre communautaire.
- Ça arrive après la mort de Jésus. Ce fut un temps de persécution, de peur. Les disciples ont vraiment peur. Ils verrouillent les portes.
- Cette apparition de Jésus, deux dimanches de suite, nous fait saisir que Jésus, mystérieusement, se glisse au milieu de notre assemblée encore aujourd’hui. À chaque dimanche c’est Pâques. C’est Jésus que nous rencontrons dans la foi. Comme nous le voyons, c’est important le dimanche. On ne le comprend pas suffisamment. C’est pour cette raison que pendant longtemps, dans l’Église il y a eu l’obligation de la messe dominicale. Mais on ne peut pas obliger l’amour.
- Les disciples avaient verrouillé… nous aussi nous sommes portés à verrouiller nos cœurs. Jésus veut nous libérer de nos fermetures, de nos peurs, de nos agressivités : telle maladie, telle séparation, telle chicane, telle difficulté familiale… Déverrouillons…
- La paix soit avec vous. Jésus vient nous rencontrer pour nous donner la paix. Cette paix c’est la joie profonde, spontanée. Celle qui vient nous soulever quand la santé est bonne mais qui va plus loin que cela. C’est la joie qui vient de la résurrection, c’est la joie qui vient de la foi en Jésus. C’est se donner la paix en reconnaissant que le Christ est dans l’autre. La paix du Christ, c’est être le Christ pour son voisin.
- Jésus a été envoyé par le Père pour nous montrer l’amour de Père. Il nous l’a montré de façon extraordinaire en mourant sur la croix, en donnant sa vie pour nous. Il nous a montré l’immense miséricorde de Dieu. On le dira jamais assez, il n’y a pas de limite à la miséricorde divine. Il n’y a jamais de mais… cette miséricorde est sans fin, sans borne, infinie. Nous ne pouvons pas l’épuiser.
- Aujourd’hui, en ce dimanche de la miséricorde, il nous invite à en prendre conscience pour être capable nous aussi d’aller vers les autres pour la faire connaître : Jésus nous envoie montrer au monde cette miséricorde infinie. Nous avons la mission d’aller révéler l’amour du Père pour nous.
- Pour ce faire, pour remplir notre mission, Jésus nous donne l’Esprit Saint. Sans lui nous ne pouvons remplir cette mission. Cet Esprit, c’est l’Esprit de Dieu :
-qui a ressuscité Jésus ;
-qui vient avec ses dons nous rendre capable d’amour, de donner, de remettre les péchés, de guérir, de donner de la force et du courage pour marcher avec Jésus.
Heureux ceux qui croient sans avoir vu. Voilà la dernière béatitude de Jésus. Seule la foi peut nous introduire dans le monde de Dieu.
AMEN.
3e dimanche de Pâques – 5 mai 2019
Dans la première lecture, nous voyons Pierre et les apôtres qui sont arrêtés et qui comparaissent devant le grand conseil parce qu’ils n’ont pas peur de parler de Jésus, de faire connaître ce qu’il a fait de bien pour les malades, les petits et les pauvres. Ce que les autorités juives veulent faire, c’est de les faire taire : ne plus parler de Jésus. « Après avoir fait fouetter les apôtres, ils leur interdirent de parler au nom de Jésus ».
Ces ennuis éprouvés par les apôtres se retrouvent encore aujourd’hui dans notre monde. Je lisais un reportage sur les persécutions contre les chrétiens ou je découvrais que c’est de nos jours qu’il y a le plus de martyrs, de personnes tuées à cause de leur foi. Nous n’avons qu’à penser à ce qui vient de se passer au Sri Lanka. Dans le journal de lundi, je lisais : « La communauté chrétienne de Sri Lanka pleure ses morts : 253 victimes ».
Moi, j’ai pris conscience un jour que ce n’était pas facile de parler de Jésus. Ça s’est passé quand je suis arrivé comme curé en paroisse et que j’ai spontanément demandé une subvention au gouvernement pour un projet pastoral qui était très beau. Ce projet ne fût même pas examiné. La réponse a été automatique : « Vous ne pouvez pas, ça parle de Dieu et de religion ».
C’est dans un tel climat que nous, comme croyant, comme chrétien, aimant Jésus nous avons à faire comme les apôtres, à ne pas avoir peur de parler de Jésus et surtout de le faire avec joie et grand honneur. « Ils repartaient tout joyeux d’avoir été jugés dignes de subir des humiliations pour le nom de Jésus ».
De plus, il est important de le faire en se rappelant que le nom de Jésus est porteur de salut, il signifie Dieu sauve. Ce nom, nous avons à l’utiliser souvent avec respect en étant conscient que nous l’avons reçu comme un don.
Il est important de parler de Jésus et aussi de pouvoir reconnaître sa présence à travers les évènements dans nos vies. Regardons ce qui se passe dans l’évangile. Pierre et ses compagnons, devant la mort de Jésus, reprennent leur ancien métier, celui de pêcheur. Ils se retrouvent dans la vie ordinaire. Ils sont à la pêche et ça ne va pas très bien. Ils n’ont rien pris. Ils voient un homme sur la rive qui leur parle… ils prennent une grande quantité de poisson. Voilà un événement spécial.
Qui parmi les apôtres découvre que c’est Jésus qui est là dans cet événement ? C’est Jean, l’apôtre qui aime Jésus, qui est le plus proche de Jésus. Ce que nous dit cet évangile, c’est l’importance d’être proche de Jésus dans notre vie . L’importance de prier, de l’adorer, de venir le rencontrer dans l’eucharistie, dans la Parole de Dieu, afin de pouvoir le reconnaître dans les évènements, les épreuves, les joies de notre vie de tous les jours.
C’est ainsi que les apôtres reconnaissent et se retrouvent auprès de Jésus sur la rive. Aucun des disciples n’osait lui demander « Qui es-tu ? » Ils savaient que c’était le Seigneur. Nous voyons alors Jésus qui leur offre le pain… tout comme Jésus s’offre à chacun et chacune de nous dans l’eucharistie sous la forme de pain. Prions pour arriver à découvrir encore mieux sa présence dans l’eucharistie et dans les évènements de nos vies.
AMEN.
4e dimanche de Pâques – 12 mai 2019
Jésus, en disant : « Je suis le bon berger », revendique ni plus ni moins la place de Dieu. C’est pourquoi plusieurs disaient à propos de Jésus qu’il déraisonnait, qu’il perdait la raison. Pourtant, Jésus se présente comme le bon berger dans le psaume 22. « Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien ».
Puis Jésus parle de nous comme étant ses brebis. La brebis que nous sommes, n’est pas un mouton passif. Au contraire, elle est très dynamique et active : elle écoute, elle connait, elle suit Jésus.
- Savoir écouter : attitude essentielle dans l’amour. Écouter Dieu c’est le début de la foi. « Celui-ci est mon fils bien aimé, écoutez-le ».
- Suivre c’est s’attacher à quelqu’un, c’est adhérer à sa personne, à ses paroles.
- Connaitre : c’est l’amour qui fait connaître, il s’agit d’intimité, de compréhension.
Si on fait cela, nous aurons la vie éternelle, nous serons avec Jésus. Nous sommes dans la main de Jésus, nous sommes dans la main du Père. Jamais Dieu ne nous laissera tomber. L’homme peut laisser tomber la main, mais Dieu ne lâchera jamais. Et si l’homme lâche, Dieu essaiera de nouveau à faire le contact. Pensons à la Parabole du bon pasteur qui part à la recherche de la brebis perdue, et au bonheur du Père de la retrouver. Quelle image fausse que de penser que Dieu peut nous condamner.
Jésus est le bon pasteur. Il veut que son action se continue dans son Église. Cette action va se continuer par toutes celles et tous ceux qui font vivre les autres par leur attitude d’écoute, par leur engaemnent éclairé, par leurs gestes de soutien envers les petits et les pauvres. Aujourd’hui nous fêtons la fête des mères. Il nous faut reconnaître le rôle unique de la maman qui communique la vie, l’amour pour les autres et pour Jésus.
L’Église va toujours avoir besoin de prêtres, de religieux, de religieuses, de personnes qui décident de donner leur vie au service de l’évangile. Le dimanche du bon pasteur, c’est le dimanche des vocations religieuses et sacerdotales. Actuellement quand on regarde le portrait de ce qui se passe dans les grands séminaires, dans les maisons de religieux et religieuses, ce n’est pas enthousiasmant.
Quand on parle de vocations, il faudrait se demander bien sincèrement si nous le désirons. Qui parmi vous prie pour les vocations à tous les jours ? De plus, bien souvent l’évêque offre un prêtre à des paroisses et on refuse sous prétexte qu’on a pas d’argent pour le payer. Alors, est-ce qu’on veut une église sans prêtre, sans eucharistie, sans Jésus ?
Tout cela pour dire que la question des vocations doit préoccuper tout le monde, tous les baptisés engagés. Parce que je crois que si nos communautés chrétiennes deviennent plus vivantes, certainement qu’il va se trouver des chrétiens et des chrétiennes prêts à s’engager à donner leur vie pour Jésus. À nous de devenir les collaborateurs de Jésus bon berger.
AMEN.
5e dimanche de Pâques – 19 mai 2019
Quand Judas fut sorti pour accomplir son geste malfaisant de trahison, on disait que Jésus est libéré et qu’il peut parler en toute liberté. Il ne sent plus ce poids de voir devant lui un traitre. Il commence alors à faire à ses apôtres quelques confidences.
Ceci peut nous rappeler certaines situations vécues ou nous avons été aux prises avec certaines personnes qui nous bloquaient sur le plan psychologique ou moral. Quand nous souffrons de conflits de personnes ou de groupes, disons-nous que Jésus aussi a vécu cela dans sa vie.
Avec le départ de Judes, Jésus sait que sa passion est déjà commencée et aussitôt il regarde le résultat qui sera sa résurrection et sa gloire. Jésus est dans une grande paix parce qu’il sait que même s’il doit souffrir, son père sera là, présent pour le soutenir et voit même sa glorification. St-Paul disait la même chose : « les souffrances du temps présent sont sans proportion avec la gloire qu’il nous révèlera ». C’est la même chose pour nous, qui pouvons goûter au sein même de nos souffrances ce qu’il adviendra de nous.
La 1ère chose que Jésus veut nous faire comprendre c’est que la croix, vue du point de vue de Jésus, n’est pas abominable, au contraire c’est sa gloire. « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis ». Jésus nous fait comprendre que celui qui aime sait, par expérience, que l’amour mène au sacrifice de soi pour l’être aimé. Jésus en mourant sur la croix nous montre le sommet de l’amour de Dieu pour nous. Voulez-vous savoir si vous aimez quelqu’un ? Demandez-vous si vous pouvez vous sacrifier pour lui ?
La 2ème chose que Jésus vous dit c’est qu’il s’en va. Il annonce son départ avec une grande tendresse : mes petits enfants. Jésus s’en va mais il nous annonce en même temps qu’il ne nous laisse pas tomber. Il sera présent d’une autre façon que de façon visible. Il va être présent par l’amour que nous aurons les uns pour les autres. « Si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous ». L’amour véritable devient une présence réelle de Dieu.
La 3ème chose : Il nous invite à nous aimer comme il nous a aimé. C’est là qu’il faut réfléchir sur aimer comme Jésus. Aimer comme Jésus c’est se mettre aux pieds de ses disciples, c’est leur laver les pieds. C’est donner sa vie pour l’autre. C’est aimer avec humilité. C’est aimer l’autre même s’il ne m’aime pas. Et aimer comme cela, aller jusqu’à aimer ses ennemis, c’est ça le commandement nouveau.
Alors ce qui montrera au monde que nous sommes les disciles de Jésus, ce ne sera pas la messe, mais ce sera l’amour que vous aurez les uns pour les autres.
AMEN.
6e dimanche de Pâques – 26 mai 2019
I- Nous sommes chanceux, privilégiés de pouvoir connaître Jésus et surtout de l’aimer. Souvent nous prenons cela comme un acquis, alors que c’est une grâce extraordinaire de pouvoir être l’ami de Jésus. Jésus dans cet évangile, répond à une question de l’apôtre Jude qui lui demande pourquoi te manifestes-tu juste à nous et non pas à tout le monde ? Et Jésus répond ceci : « Je viens me manifester à ceux qui m’aiment ».
II- Alors qui sont-ils ceux et celles qui aiment Jésus ? Jésus de répondre : « Si quelqu’un m’aime, il restera fidèle à ma Parole ». Et que nous disait Jésus dimanche dernier dans sa Parole : « Je vous donne un commandement nouveau, comme je vous ai aimés, vous aussi, aimez-vous les uns les autres ». À ce moment-là, Jésus nous dit qu’il va venir habiter dans le cœur de ceux qui l’aiment. Chez lui nous nous ferons une demeure. Ainsi, Dieu va être reconnu comme présent par ceux qui l’aiment.
Il nous arrive de faire l’expérience d’une présence intime de l’être aimé alors qu’il est absent. Les amoureux, les parents en pensant à leurs enfants font tous cette expérience. Ils parlent dans leur cœur à l’être aimé. Présence de l’absent, expérience donnée seulement à ceux qui aiment.
Alors ce que Jésus nous dit aujourd’hui, juste avant de mourir et de partir vers le Père, c’est qu’il ne sera plus présent comme avant. Il sera présent d’une présence cachée. Cette présence sera assurée par les chrétiens et chrétiennes qui l’aiment.
III- Nous avons tout à apprendre sur la méditation de la Parole.
« Si quelqu’un m’aime il restera fidèle à ma Parole ». Quand 2 personnes s’aiment que font-elles ? Elles se parlent, elles dialoguent, elles écoutent, elles communiquent. C’est la même chose avec Jésus. Il nous faut absolument apprendre à méditer la Parole de Jésus, à l’écouter. Cette méditation de la Parole est le sacrement de la présence de Jésus. Nous n’avons pas été habitué à cette présence.
En effet, dans sa Parole nous n’avons pas la présence physique de Jésus, mais nous avons sa pensée. Nous savons ce qu’il nous dit. Il s’agit d’une Parole non pas intellectuelle mais amoureuse, d’une Parole à laquelle nous sommes fidèles.
La Parole de Jésus n’est pas une chose mais elle est quelqu’un.
IV- C’est l’Esprit de Dieu qui prolonge la présence et l’action de Jésus et du Père dans le monde.
Les apôtres qui ont vécu 3 ans avec Jésus, avouent qu’ils n’ont saisi que plus tard ce que Jésus disait. C’est ainsi que l’Esprit va aider l’Église à comprendre progressivement ce que Jésus avait dit. C’est ainsi qu’au cours des âges, l’Église a compris progressivement. Le credo s’est bâti au cours des âges. L’Église va comprendre encore mieux certaines choses. C’est ainsi qu’elle est toujours appelée avec le temps à changer et à comprendre mieux le message de Jésus.
AMEN.
Fête de la fidélité – 2 juin 2019
C’est la fête de la Fidélité. Qu’est-ce que la fidélité ?
Quand je pense à cet homme qui avait été dans les affaires toute sa vie… qui n’avait pas toujours été présent comme il aurait souhaité… qui à la fin de sa vie s’est occupé de son épouse malade, qui a cessé de voyager pour être auprès d’elle…
Quand je pense à cette femme qui pendant plus de 25 ans est allé faire manger son époux au foyer et qui après la mort de son époux, s’ennuyait qu’il ne soit plus là…
Quand je pense à cette femme qui a vécu pendant plus de 60 ans avec un mari alcoolique, qui est restée présente à ses enfants et à son époux malgré toutes les raisons de partir…
De tous ces exemples et je pourrais en citer des dizaines et des dizaines, de ces personnes qui sont restées fidèles malgré les épreuves, qui se faisaient dire par leur parenté, leurs amis… laisse-le, laisse-là… De tous ces exemples, je découvre que la fidélité n’est pas d’être parfait, mais la fidélité est dans la durée et dans l’amour que j’ai pour l’autre.
C’est ce que Dieu fait avec nous. Il demeure fidèle à chacun et chacune de nous, malgré nos fautes, nos éloignements, nos rejets. Dieu est toujours là prêt à nous tendre la main, comme Jésus a fait pour Pierre qui l’avait renié à 3 reprises et qui lui demandait : « M‘aimes-tu » ?
Dans l’évangile, nous voyons que c’est seulement à Pâques que les disciples ont enfin compris ce que leur disait Jésus. De même pour nous, ce ne sera qu’au jour de Dieu que nous découvrirons la beauté de nos vies vécues en union avec Jésus. C’est à Pâques que les disciples ont compris le dessein de Dieu pour eux.
Ce jour de Pâques se continue encore aujourd’hui à travers cette fête de la fidélité. Ce jour de Pâques nous invite à être à notre tour, des témoins de l’amour de Jésus pour nous, en faisant ce qu’il nous a dit de faire : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés ».
À nous d’être les témoins comme dit Jésus dans l’évangile. « À vous d’en être les témoins », témoins de la résurrection, de la souffrance, du pardon, de la conversion. Et ils retournèrent à Jérusalem, en grande joie de pouvoir témoigner de la présence de Jésus.
Soyons des témoins joyeux de la présence de Jésus dans notre amour.
AMEN.
Dimanche de la Pentecôte – 9 juin 2019
« Si quelqu’un m’aime, il restera fidèle à ma Parole, mon Père et moi l’aimerons, et nous viendrons vers lui, et le défenseur, l’Esprit Saint, que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout ». Comme nous le voyons, ce n’est pas facile de se démêler en tout cela. Nous sommes face au mystère de Dieu, de la trinité. Il n’y a qu’un seul Dieu… Le Père c’est Dieu… Jésus c’est Dieu… Et l’Esprit c’est Dieu. C’est lui qui se prolonge auprès de nous, la présence, la Parole et l’action de Jésus et du Père…
En ce dimanche de la Pentecôte, nous célébrons la venue de l’Esprit, celui qui prolonge la présence de Jésus et qui nous aide à découvrir son action au milieu de nous. Qui nous aide à comprendre ce que Jésus nous a dit. L’Esprit est là en Dieu pour nous communiquer ce que Dieu a à nous dire. Il nous aide à découvrir le dessein de Dieu sur nous.
« L’Esprit Saint vous enseignera tout et il nous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit ». Il faut se rappeler que St-Jean avoue qu’il n’a saisi que plus tard ce que Jésus disait quand il était là, présent physiquement avec ses apôtres. On le voit dans les évangiles, même après 3 ans passés avec Jésus, les apôtres n’avaient encore une foi véritable en lui. Ils ne comprenaient pas encore le sens de sa mission sur terre. Ils avaient besoin de lumière et surtout de force. Ils voyaient encore la mission de Jésus, comme une libération du peuple contre les romains. Ils avaient beaucoup à apprendre.
C’est la même chose pour nous. Nous avons de la misère à comprendre l’action de Jésus, la mission de l’Église. Nous nous ennuyons d’une Église triomphante, glorieuse. Nous avons de la difficulté à voir Jésus dans les petits, les pauvres. Nous voulons une Église organisée, forte, puissante et nous oublions très souvent que Jésus est venu nous rappeler l’amour. Qu’il nous faut nous aimer comme il nous a aimé. Que nous avons à servir, à laver les pieds.
C’est alors que nous découvrons la nécessité de la venue de l’Esprit. Quand Jésus est parti, il n’y avait rien d’achevé. C’est la présence de l’Esprit qui va amener l’Église à comprendre progressivement ce que Jésus nous avait dit. Voilà pourquoi il ne faut pas s’étonner que l’Église change. Nous avons encore à découvrir et à comprendre mieux la Parole, c’est à dire, Jésus… lui qui est venu nous enseigner.
Avec le temps, avec la lumière de l’Esprit, en regardant le monde, l’Église doit trouver les façons, les moyens de présenter Jésus à notre monde moderne. Elle doit trouver les mots, les actions, les façons de faire.
Voilà pourquoi il est important pour nous chrétiens :
- de bien connaître notre monde dans lequel nous vivons, ses valeurs, ses forces, ses faiblesses.
- de bien prier l’Esprit qu’il vienne nous éclairer pour mieux connaître les Écritures, les Paroles de Jésus, pour nous guider dans notre action d’aller dans le monde proclamer la Bonne Nouvelle de Jésus vivant, ressuscité. L’Esprit est dorénavant notre défenseur et notre lumière.
AMEN.
Dimanche de la Trinité – 16 juin 2019
- « J’ai encore beaucoup de choses à vous dire ». À travers cette phrase, Jésus se présente à nous comme Dieu. Un Dieu qui veut se faire connaître par nous, de sorte que Jésus essaie de nous dire ce qu’il est. Comme nous dit Georges Madore au début du « Prions en Église », Dieu se présente à nous comme un Dieu qui se dit…
Jésus d’ajouter, « Mais pour l’instant, vous ne pouvez pas les porter ». Jésus sait que le mystère de Dieu est trop grand pour que nous soyons capable d’accueillir un tel mystère. Voilà pourquoi il ajoute : « Quand il viendra, lui l’Esprit Saint, l’Esprit de vérité, il vous conduira vers la vérité toute entière ».
- Nous avons là comme un aperçu du visage de Dieu. Le Dieu Père qui envoie son Fils nous parler du Père et l’Esprit viendra compléter l’œuvre du Fils. Dans la Bible, on n’emploi jamais le mot Trinité. Ce mot provient d’une réflexion théologique. Dans la Bible, Dieu se présente à nous à travers la vie, à travers des faits concrets, à travers des sentiments.
- Jésus a parlé souvent de Dieu à ses disciples. Il essayait de leur parler du Père, de l’Esprit, du défenseur. Mais les disciples ne comprenaient pas parce qu’ils avaient trop d’idées toutes faites sur Dieu et sur le Messie. Pour commencer à comprendre, il a fallu qu’ils se défassent de ces idées toutes faites et ça a pris du temps. Seulement la croix et la résurrection ont réussi à leur ouvrir les yeux et ça n’a pas été évident tout de suite. Il a fallu plusieurs rencontres de Jésus.
- Et nous, nous sommes comme les apôtres. Nous sommes au début d’une découverte sur Dieu. Il y a des quantités de choses que nous ne pouvons pas porter. Il nous faut d’abord essayer de laisser tomber nos idées toutes faites sur Dieu comme : un être inaccessible, un être puissant, intransigeant, un Dieu vengeur…
- Restons dans une recherche constante du visage de Dieu. Nous avons tout à comprendre. Écoutons la Parole de Dieu, où Dieu se dit à nous de bien des façons. Dans la 1ère lecture, il nous dit comment il a créé le monde avec amour, dans la beauté, comment il était heureux avec nous, les fils des hommes. Dans la 2ème lecture, Dieu nous dit tout l’amour qu’il nous a donné et qu’il a répandu dans nos cœurs.
- « Quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous guidera dans la vérité toute entière ». Laissons-nous guider par l’Esprit dans cette découverte du mystère de Dieu. C’est un sommet, le sommet de la foi et de l’amour auquel nul ne peut accéder par ses propres forces. Il nous faut y être conduit, guidé par quelqu’un qui connait Dieu par l’Esprit de Dieu.
En ce dimanche regardons, écoutons Dieu qui se dit à nous. Qui nous dit tout son amour et en même temps découvrons Dieu qui nous aime tellement, qui nous a tout donné, jusqu’à nous donner son Fils unique. Nous ne pouvons rien lui enlever, il nous a tout donné.
AMEN.
Fête Dieu – 23 juin 2019
- Le miracle de la multiplication des pains, vient invoquer le grand sacrement de l’eucharistie. Jésus nous présente le pain de Dieu qui nous conduit vers nos frères, vers ce pain des hommes fruit de la terre et du tavail des hommes. En ce faisant, il nous présente 3 attitudes que nous pouvons avoir en venant à l’eucharistie.
- Comme à la messe, ce repas que Jésus va offrir à la foule commence par la liturgie de la Parole. « Il parlait aux foules du règne de Dieu ». Il guérissait ceux qui en avaient besoin. Nous avons là la Parole qui libère et qui guérit ceux qui en on besoin. Jésus ne vient pas pour les biens portants, mais pour les malades et les pécheurs. Voilà la 1ère attitude qu’il nous faut avoir en venant à l’eucharistie : Être de ceux qui en ont besoin.
- C’est Jésus qui donne le pain et pourtant ce sont les 12 apôtres qui vont le distribuer, qui vont former des groupes de 50, symbole des communautés. Nous sommes invités à cette 2ème attitude : Être les serviteurs de Jésus et de la communauté.
- Puis nous avons le rituel eucharistique : Jésus prit les pains, il les bénit, les rompit et les donna. De sorte que quand le prêtre, ministre serviteur de Jésus refait ces 4 gestes de Jésus, c’est Jésus qui les refait vraiment pour nous et qui se rend présent. Ce pain c’est la personne même de Jésus qui nous est donnée.
Ainsi il est important que tu partages ton pain, que tu t’engage pour rendre la société plus juste, que tu travailles au service des autres. Mais n’oublie pas aussi d’adorer, de rencontrer la personne de Jésus. Tout cela afin que tu puisses comme 3ème attitude : Rassasier tes frères de la présence de Dieu en plus de les rassasier du pain humain.
- En somme, l’eucharistie c’est faire mémoire de ce que Jésus a fait sur la croix : il s’est donné tout entier, son corps a été brisé, son sang répandu, en signe du plus grand amour qui puisse être manifesté à ceux et celles qu’il aimait.
L’eucharistie c’est proclamer la mort du Seigneur, c’est proclamer son amour.
- L’eucharistie nous rappelle que si Jésus a nourri la foule affamée, il compte encore sur nous qui venons à l’eucharistie, pour que nous nous occupions des petits, des pauvres, des affamés de pain et d’amour. L’eucharistie c’est un appel que Jésus nous fait à partager.
- St-Jean-Paul II, que nous avons connu, nous disait : « Ne négligeons pas l’eucharistie, venons à l’eucharistie parce que c’est là que nous avons :
- La mort et la résurrection de Jésus ;
- Le don de l’Esprit Saint ;
- L’adoration, l’obéissance et l’amour envers le Père ».
L’eucharistie vient porter remède à notre besoin de Dieu qui vient se donner à nous.
AMEN.
22e dim. Ordinaire – 1er septembre 2019
Ce qui s’oppose le plus au salut ce ne sont pas nos péchés, c’est le sentiment d’être un juste qui n’a pas besoin d’être purifié. Un sentiment de justice personnelle.
L’importance de se sentir faible et petit devant Dieu afin de lui faire confiance totalement et renoncer à avoir confiance en nos propres forces. C’est pour cela que Jésus nous invite à nous faire petit comme un enfant. L’enfant a besoin complètement des autres, de ses parents.
Jésus aujourd’hui nous invite à l’humilité, à la modestie, à mettre de côté toute espèce d’orgueil, de satisfaction, de se savoir bon devant Dieu. Devant Dieu nous sommes comme des enfants et nous ne pouvons pas revendiquer quoi que ce soit, ni le salut comme un droit. Nous sommes dans les mains de Dieu.
Remarquons que tout au long de l’histoire du peuple d’Israël, Dieu choisit toujours le plus petit, le plus faible. Jésus nous invite à avoir cette attitude d’humilité qu’avait Marie en disant : « Le Seigneur a daigné regarder sa servante, il a fait en elle de grandes choses. Saint est son nom ».
Vous allez dire que Jésus nous invite à nous abaisser. Oui c’est vrai mais non pas s’abaisser dans le sens de s’écraser, de capituler, de ne plus vouloir rien faire. Mais s’abaisser dans le sens de Jésus. Lui qui était de condition divine, n’a pas retenu le sang qui l’égalait à Dieu. C’est en s’abaissant qu’il a manifesté la grandeur de son amour pour nous. Son heure de gloire a été sur la croix. Il nous a montré l’amour suprême. « Qui s’abaisse est élevé ». La grandeur de Jésus c’est de se faire le serviteur de tous.
Alors que ce qui traduit notre faiblesse originelle, notre péché originel c’est ce besoin que nous avons de nous affirmer contre les autres, de les dominer par la force, de vouloir les détruire, de faire la guerre, de montrer que nous sommes les plus forts.
Aujourd’hui Jésus nous invite à son repas eucharistique. Ce qu’il désire le plus c’est que nous venions avec cette attitude dans le cœur d’une profonde humilité. De venir ici avec tout notre cœur, avec simplicité, sans désir d’épater les autres. Mais avec ce désir d’accueil, d’amitié. Jésus ne cherche pas à nous en mettre plein la vue. Il cherche simplement à se donner à nous et nous ce que nous avons à faire c’est de le recevoir dans la joie et la confiance.
Ce qui doit nous guider ici à l’église, à l’eucharistie c’est la gratuité. Jésus se donne gratuitement. Moi aussi j’ai à avoir cette gratuité. Je donne ma joie, mon sourire, mon don, mon amitié. Je viens m’offrir tout entier à Jésus sans rien attendre en retour. Je ne viens pas chercher une guérison, une grâce spéciale. Je viens simplement le rencontrer avec tout mon cœur.
AMEN.
23e dim. Ordinaire – 8 septembre 2019
Nous commençons cette semaine une nouvelle année sur la place pastorale. Dans notre cœur, il est possible que nous voulions tous suivre Jésus, être des bons chrétiens et chrétiennes, vouloir faire la volonté de Dieu dans notre vie.
Alors, une bonne question que nous retrouvons dans la 1ère lecture : Quel homme peut découvrir les intentions de Dieu, qui peut comprendre les volontés du Seigneur ? Dieu de répondre, aucun parmi vous si ce n’est la sagesse, c’est à dire Jésus, et l’Esprit Saint. Ainsi si nous voulons faire la volonté de Dieu, il nous faut nous organiser pour écouter Jésus et recevoir l’Esprit Saint dans notre cœur.
Dans l’évangile on dit que de grandes foules font route avec Jésus. Ces grandes foules c’est encore ces innombrables personnes, hommes et femmes d’aujourd’hui, qui veulent marcher avec Jésus. Alors Jésus se retourne et il dit :
- Sa première exigence : il nous demande un détachement radical de nous-même : Préférer Jésus à notre propre vie. Il s’agit d’une exigence très grande. Aller jusqu’à se détacher de sa propre famille. Jésus se l’est lui même imposé. Il la vécu pour être capable pour faire la prédication de l’évangile. Alors nous pouvons nous demander : quels renoncements Dieu attend-il de moi pour le royaume des cieux ?
- Deuxième exigence que Jésus exprime en 2 formules : porter sa croix et marcher derrière Jésus qui lui-même porte sa croix pour se rendre jusqu’au calvaire. Ce qui veut dire qu’il est important de rencontrer Jésus dans notre vie, qui a fait cette rencontre a trouvé l’amour. Ainsi tout ce qui nous fait souffrir peut devenir communion d’amour avec Jésus. Nous avons là un bonheur que rien ne peut détruire.
- Ayant dit cela, Jésus nous dit une parabole pour nous rappeler ce à quoi on s’engage quand on décide de suivre Jésus. Ce sera une aventure de longue haleine et il faudra aller jusqu’au bout, comme Jésus a fait. Jésus ne fait pas de publicité pour nous embarquer de force. Il nous dit : Pensez-y bien, prenez le temps de réfléchir. La vie chrétienne demande réflexion et persévérance.
- Donc au retour de vacances cette invitation de Jésus arrive à point. Tout va reprendre, une année nouvelle, à nous de méditer profondément pour ne pas vivre superficiellement : On ne marche pas à la suite de Jésus dans la facilité. Cette invitation ou dépouillement radical est une condition de toute vie chrétienne.
Au lieu de trouver ces paroles de Jésus comme aberrantes, pas réalisables, prenons le temps de les méditer et de découvrir comment je peux faire pour laisser Dieu remplir mon cœur de sa présence.
AMEN.
24e dim. Ordinaire – 15 septembre 2019
Les pharisiens et les scribes étaient de très bonnes gens qui voulait aimer Dieu le mieux possible. Ils ne se considéraient pas comme pécheurs. C’est ça qui est intrigant. Ce qui nous empêche le plus d’aller vers Dieu ce ne sont pas nos péchés, c’est ce sentiment de se penser juste. Ce sentiment de justice personnelle qui nous amène à penser que nous n’avons pas besoin de la miséricorde de Dieu.
Comment Jésus est-il défini dans cet évangile : Celui qui fait bon accueil aux pécheurs. Les pharisiens et les scribes étaient scandalisés de voir les fréquentations de Jésus. Mais nous-mêmes nous pouvons passer à côté de la Bonne Nouvelle si nous pensons que nous ne sommes pas pécheurs, si nous ne découvrons pas que cet évangile est pour nous. Sommes-nous de ceux qui disent : « Je ne fais rien de mal. Je n’ai pas de péché ». Alors que Paul nous dit aujourd’hui dans la 2ème lecture que Jésus est venu pour sauver les pécheurs…
Il faut faire attention à ce que nous disons, surtout de nos jours. Nous sommes dans une époque de libération ou nous nous libérons de cette mentalité ou il y avait tellement de péchés. On en vient à dire qu’il n’y a plus de péchés. J’entends régulièrement des bons chrétiens, qui viennent à la messe à chaque semaine et qui nous disent qu’il n’y en a plus de péchés. Voilà pourquoi je pense qu’il est important aujourd’hui en premier de réfléchir et de prendre conscience que nous sommes pécheurs et que nous avons besoin du pardon de Jésus.
Deuxièmement, l’évangile nous présente Dieu non pas comme étant impassible, immobile, qui ne change pas. Au contraire, on le voit qui cherche partout sa brebis perdue jusqu’à ce qu’il la retrouve. Ce qui indique le prix et l’importance que nous avons aux yeux de Dieu. Voilà qui est Dieu, qui nous aime, qui ne nous abandonne jamais, qui part à notre recherche et qui continue à penser à ceux qui l’ont abandonné.
Troisièmement, quand Dieu a retrouvé sa brebis il est tout heureux, souriant. Il la porte sur ses épaules… Quelle belle image de Dieu. Dieu qui nous porte. Dans toute la Bible Dieu nous est présenté comme un berger qui nous guide, qui nous protège : « Le Seigneur est mon berger, rien ne saurait me manquer ».
Quatrièmement, ce n’est pas la brebis qui est toute heureuse, c’est le berger qui est dans la joie. Dieu est cet être qui est dans la joie et qui partage sa joie. Ce n’est pas nous qui l’accueillons, c’est lui qui nous accueille et qui nous reçoit. Dieu est heureux de pardonner. Il est joyeux de sauver parce qu’il ne sait pas condamner. À nous de se convertir à ce Dieu de miséricorde, à nous de cesser d’avoir peur. À nous de reconnaître que nous avons besoin de son amour. À nous de nous convertir à cet amour de Dieu qui nous a aimés le premier.
AMEN.
25e dim. Ordinaire – 22 septembre 2019
Jésus aujourd’hui nous parle d’argent, de fric. Il nous dit que l’argent a toujours pour les gens, quels qu’ils soient, une grande attraction. C’était vrai dans le temps de Jésus, c’est vrai encore aujourd’hui. C’est pour cette raison que les gens sont attirés par les loteries de toutes sortes.
Jésus nous parle d’un gérant malhonnête qui emploie toutes sortes de moyens pour frauder et se protéger. Nous savons que se sont des choses qui arrivent encore de nos jours. Les fraudeurs sont très habiles et difficiles à prendre.
Que retenir de cet enseignement de Jésus :
1. Jésus parle à 5 reprises de l’argent trompeur. Ça veut dire quoi ? Jésus nous dit que l’argent nous donne une fausse sécurité. Je me souviens de mon ami qui avait pris une grosse assurance sur la vie. Il nous en parlait. Il voyait cela comme une grande sécurité. Quand il est décédé, quelques jours avant de partir, il me disait : « Il mettront cela sur le tas ». Je voyais que ça n’avait plus aucune importance pour lui. Il voyait que ça ne lui apportait aucune sécurité par rapport au bien véritable vers lequel il s’en allait.
2. Jésus nous dit avec votre argent, servez-vous en pour vous faire des amis, pour aider des personnes, pour faire du bien. Faites de l’argent un instrument de partage et d’amitié. L’argent n’est pas mauvais en soi. Il peut donner de la joie aux autres. Celui qui s’en sert bien, peut donner de la joie en donnant. Que fais-tu de ton argent ? C’est une bonne question à laquelle il nous faut répondre.
3. Jésus nous dit aussi : « Ne vous laissez pas emprisonner par votre argent, n’en faites pas une idole ». Ne laissez pas briser votre vie par le souci des affaires. Préoccupez-vous du bien véritable.
Pour Jésus, l’argent est nécessaire, est important pour vivre, mais il n’est pas notre bien véritable. La richesse ne fait pas que nous soyons bons, généreux, heureux. Alors, où est le bien véritable ?
4. Pour Jésus nous sommes les gérants des biens que nous avons reçus. Nous avons reçu des biens de toutes sortes : qualités, richesses intellectuelles, affectives, morales… De tous ces biens il nous sera demandé des comptes. Alors le bien véritable c’est d’aller vers Dieu, c’est Lui le bien véritable.
Voilà pourquoi dans notre vie de tous les jours il est important de garder notre regard tourné vers Dieu et de prendre résolument le parti de Dieu qui est justice, droiture et bonté.
Ainsi le moindre geste en ce sens nous permettra de travailler avec amour à la réalisation du royaume de Dieu au milieu de nous.
AMEN.
26e dim. Ordinaire – 29 septembre 2019
Dimanche dernier Jésus nous disait à propos de l’argent de ne pas mettre toute notre sécurité dans l’argent, mais plutôt de s’en servir pour partager, pour aider, pour faire du bien et surtout de rechercher dans notre vie le bien véritable, c’est-à-dire Dieu. Aujourd’hui Jésus continue, dans la parabole du riche et de Lazare, à nous inviter à rechercher dans notre vie le bien véritable : Dieu.
- Il y avait un homme riche… Un pauvre nommé Lazare. Nous remarquons que le riche n’a pas de nom, ainsi chacun de nous peut se reconnaître en lui. Tandis que le pauvre a un nom « Lazare » qui signifie « Dieu aide » parce que ce pauvre est déjà quelqu’un aux yeux de Dieu. En effet, ce qui est reproché au riche c’est qu’il met toute sa confiance et toute sa sécurité dans sa richesse, dans ses biens matériels, alors que le pauvre, démuni, ne compte que sur Dieu pour l’aider.
Cette description du monde du riche et du pauvre est encore actuelle. Il y a souvent comme un abime entre le riche et le pauvre. Le riche vit dans son monde, clos, qui l’empêche de voir ceux qui sont dans le besoin. Le riche de la parabole ne voit même pas le pauvre couché devant sa maison. Nos richesses nous empêchent souvent de voir les besoins des autres.
- Il y a une chose importante à retenir dans cette parabole, on ne dit pas que le riche était mauvais, on ne dit pas que le pauvre était vertueux et bon. L’un était simplement pauvre, l’autre était simplement riche. On ne dit pas que le riche a volé le pauvre, l’a exploité ou maltraité. On dit simplement qu’il ne l’a pas vu. Il a laissé s’établir un abime entre lui et le pauvre.
- Jésus se sert des descriptions imagées de son temps pour parler de l’au-delà. Nous avons l’inversion des conditions terrestres. C’est le riche qui a besoin du pauvre. Ainsi dans cette parabole Jésus nous rappelle certaines vérités :
- Le privilège du pauvre. Le Seigneur comble de biens les affamés. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres. Heureux les pauvres.
- Les dangers de la richesse : elle ferme le cœur à Dieu, fait oublier l’essentiel et ferme le cœur aux autres.
- Le royaume de Dieu est communion d’amour. C’est nous qui construisons dès ici bas notre ciel ou notre enfer par notre façon d’agir et d’aimer.
- Ainsi chaque fois que je m’ouvre à Dieu, que je m’ouvre aux autres, que j’aime, que je me mets au service… je fabrique mon ciel. Chaque fois que je m’enferme sur moi-même et en moi-même, je me place moi-même en dehors de Dieu. N’attendons pas un miracle pour comprendre, Lazare ne reviendra pas nous dire quoi faire, il nous appartient à chacun et chacune de bâtir le royaume en nous ouvrant sur Dieu et sur les autres. Que sera mon partage ? Mon ouverture ?
AMEN.
27e dim. Ordinaire – 6 octobre 2019
Nous sommes de simples serviteurs, nous n’avons fait que notre devoir. Cette phrase de Jésus n’est pas facile à prendre pour quelqu’un qui se dévoue, qui y met tout son cœur, qui s’attend à recevoir de la reconnaissance et qui se fait dire : « Tu n’as fait que ton devoir », qu’est-ce que tu attends de plus ?
Cette phrase de Jésus, quand nous prenons le temps de la méditer profondément, peut nous aider à découvrir le vrai sens du service que Jésus attend de nous. Il y a quelques années, une madame qui était bénévole depuis déjà longtemps m’arrive en pleurs. Elle était fâchée contre une autre bénévole, qui selon elle, avait fait quelque chose sans lui en parler… En parlant avec elle, je me suis servi de cette phrase de Jésus. Nous avons réfléchi ensemble sur le sens du service, pourquoi elle rendait service. Savez-vous qu’après quelque temps, cette dame me remerciait. Elle avait vraiment saisi toute la profondeur de cette phrase de Jésus : on ne rend pas service pour soi, on le fait gratuitement, sans attendre rien en retour, on le fait par amour pour Jésus et pour les autres.
Cette phrase de Jésus nous fait découvrir une autre chose : pour Jésus le service est non pas souhaitable, il est essentiel pour quelqu’un qui dit qu’il veut suivre Jésus dans sa vie : « Restez en tenue de service et gardez vos lampes allumées », dit Jésus.
Quand Jésus parle comme cela, il nous parle non pas de nos rapports avec les autres, mais bien de nos rapports avec Dieu. Jésus est radicalement et totalement tourné vers Dieu. Il nous dit d’arrêter de penser que Dieu est comme nous. Non. C’est lui le maitre. À ce sujet, il nous fait comprendre :
- Dieu n’a pas de compte à nous rendre, il ne nous doit rien.
- Dieu est le maitre et nous, nous sommes des serviteurs. Marie disait : « Je suis la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon ta Parole.
- Jésus, même s’il était Dieu, de condition divine, n’a pas revendiqué son droit d’être l’égal à Dieu. Il s’est fait serviteur, obéissant jusqu’à la mort.
- La seule vraie attitude devant Dieu c’est la gratuité, le désintéressement total. Rendre service gratuitement. Être serviteur à la manière de Jésus.
Ce que Jésus veut nous faire comprendre aussi par cette parole c’est ceci : Si nous rendons service, il ne faut pas que ce service devienne une fonction et un pouvoir pour dominer les autres. Il faut toujours se rappeler que nous n’avons fait que notre devoir. Les autres ne nous doivent rien. Dieu ne nous doit rien. Ce que nous faisons c’est dans la gratuité la plus sincère.
AMEN.
28e dim. Ordinaire – 13 octobre 2019
- Dans cet évangile, nous voyons Jésus qui monte avec courage et détermination vers Jérusalem, où il sera mis à mort. Jésus passe par la Samarie, une contrée que les juifs évitaient par mépris. Jésus n’a pas peur, n’est pas raciste, il accueille tout le monde. Jésus rencontre des lépreux, des gens rejetés, maudits, pauvres parmi les pauvres. Les lépreux étaient souvent identifiés aux pécheurs.
- Nous aussi aujourd’hui en venant à l’eucharistie, à la messe nous faisons comme les lépreux, nous faisons la rencontre de Jésus. Les lépreux ont criés vers Jésus : « Jésus prend pitié de nous ! » Un des lépreux est revenu vers Jésus et il s’est prosterné devant lui, le reconnaissant comme Seigneur et Dieu.
Que faisons-nous à la messe… en arrivant à l’église… est-ce que nous nous sommes agenouillés ? Avons-nous reconnu la présence de Jésus notre Seigneur ? Nous mettre en présence de Dieu et l’adorer ? Au début de l’eucharistie nous sommes entré dans la miséricorde de Dieu. Avons-nous crié comme les lépreux : « Jésus prend pitié de nous ! », kirié éléison…
- Jésus leur dit : « Allez vous montrer aux prêtres ». Normalement les malades allaient se montrer aux prêtres quand ils étaient guéris. Jésus en leur disant cela, éprouve leur foi. Ils ne sont pas encore guéris. C’est un peu ce à quoi nous sommes invités à la messe : faire confiance en la Parole de Dieu que nous venons d’entendre. Il nous faut faire confiance sur parole. Nous demandons à Dieu d’être purifiés, d’être guéris, d’être éclairés, d’avoir du courage, de la force. Il nous faut croire, espérer, poursuivre notre chemin avec la promesse de Jésus de marcher avec nous.
En cours de route, ils furent purifiés. Ceci nous indique qu’il peut nous purifier, nous sauver. Jésus guérit notre cœur par son corps et par son sang.
- L’un d’eux revint en glorifiant Dieu, en rendant grâce. Nous avons là le vrai sens de l’eucharistie, qui est une action de grâce. En effet à la messe que faisons-nous ?
- Chanter la gloire de Dieu à pleine voix ;
- S’agenouiller, se prosterner, reconnaître que nous sommes petits devant Dieu, que nous sommes cendres et poussière ;
- Eucharistie : rendre grâce, dire merci. Quand je vais à la messe, je vais dire merci… Il prit le pain… le vin, il rendit grâce… Dire merci c’est communier avec la personne. À la messe, nous venons communier à Jésus.
- Et les neufs autres, où sont-ils ? Pour Jésus son miracle est échec. Son miracle n’a pas produit la foi. C’est ce qui compte pour Jésus. En effet. Ce qui distingue un chrétien de tout croyant, ce n’est pas qu’il prie, qu’il demande des grâces… c’est qu’il reconnaît Jésus dans sa vie et qu’il rend grâce à Dieu en passant par Jésus. C’est avoir foi en Jésus et être tout heureux de le remercier et de le rencontrer.
AMEN.
Consécration de Mme Georgette – 20 octobre 2019
En ces jours-là, le peuple d’Israël marchait à travers le désert. Actuellement comme le peuple d’Israël, le peuple de Dieu que forme l’Église marche lui aussi à travers le désert : peut-être pas un désert physique mais bien un désert spirituel. L’ère moderne, les scandales de toutes sortes, le déclin de la pratique religieuse font qu’il est difficile aujourd’hui de s’afficher comme communauté de foi et pas seulement comme individu.
Jésus à la fin de l’évangile pose une question importante : « Le Fils de l’homme, quand il viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre ? » La réponse est entre nos mains, elle dépend de notre engagement comme disciple missionnaire.
Pour passer à travers le désert, il va falloir lutter, il va falloir comme Moïse garder nos mains tendues vers Dieu dans la prière et se soutenir les uns les autres comme ont fait Aaron et Hour qui soutenaient les mains de Moïse. Avoir les mains tournées vers le seigneur ce n’est pas juste prier, c’est proclamer la foi qui nous anime comme communauté.
Je dirais que c’est cela que fait Mme Georgette aujourd’hui. Elle ne fait pas juste prier. Elle proclame de façon haute et claire sa foi, son amour pour le Seigneur et son désir de s’engager encore plus profondément comme disciple missionnaire dans notre communauté. Mme Georgette est veuve et aujourd’hui elle va se consacrer au Seigneur. Vous allez me dire : qu’est-ce que ça signifie cette consécration ?
En se consacrant aujourd’hui au Seigneur, Mme Georgette fait le vœu de chasteté. Elle nous dit qu’elle ne veut pas se remarier. En effet, elle a vécu un bel amour avec son époux et elle veut montrer au monde que cet amour est grand. Il symbolise l’amour du Christ pour son Église. Cet amour ne s’arrête pas avec la mort et elle veut montrer la grandeur de cet amour en le vivant d’une autre façon.
Cette grâce du mariage qu’elle a reçu, elle veut la vivre avec Dieu en s’engageant plus profondément envers lui d’un amour exclusif. Elle renonce à l’amour d’un autre homme dans sa vie humaine et elle s’engage à vivre dans la chasteté cet amour avec son époux et le faire dans la plus grande humilité.
À quoi concrètement s’engage Mme Georgette ? Mme Georgette s’engage à être encore davantage dans notre communauté une présence de Jésus. Elle veut être présence de Jésus :
- en étant fidèle à son amour envers son époux ;
- à vivre une vie de prière bien disciplinée ;
- à développer une grande charité ;
- à être à l’écoute de l’Esprit en étant proche de ses frères et sœurs.
Dans l’Église primitive, consacrer son veuvage était reconnu comme une vocation spéciale. En faisant le vœu de chasteté, elle veut être plus disponible à Dieu dans sa vie de tous les jours. La chasteté est un choix d’amour : aimer Dieu plus que tout, aimer les autres sans attendre rien en retour. C’est manifester une grande audace comme la veuve de l’évangile pour témoigner de Jésus.
AMEN.
30e dim. Ordinaire – 27 octobre 2019
Jésus, dans cet évangile, s’adresse aux personnes qui sont convaincues d’être justes, c’est-à-dire, qui sont convaincues d’être des saintes personnes et qui croient vraiment de toujours faire la volonté de Dieu. Ce n’est pas une faute de vouloir être juste. C’est l’idéal de tout chrétien et chrétienne. Les pharisiens du temps de Jésus étaient des modèles dans ce sens-là. Ils aimaient Dieu. Ils le priaient, ils étaient charitables. Ils étaient comme nous qui essayons de bien des manières de devenir des saints et des saintes.
Convaincus d’être justes et qui méprisaient les autres. Voilà où ça achoppe. C’est quand quelqu’un méprise l’autre. Il n’est pas dans la ligne de Dieu. Dieu est tendresse et miséricorde et il ne méprise personne. Plus un être pourrait mériter le mépris, plus il a besoin d’être aimé d’un amour gratuit. Le vrai Dieu c’est le Dieu des pauvres, des méprisés, des rejetés, des non aimés. C’est naturel d’agir ainsi. Nous voyons que bien souvent l’enfant handicapé, c’est lui qui prend le plus de place dans le cœur de ses parents. L’amour le plus pur et le plus vrai, c’est l’amour gratuit pour celui qui ne peut pas rendre l’amour en retour.
Dans la parabole Jésus nous met en présence de 2 personnes, c’est comme une caricature. L’un le pharisien c’est un homme irréprochable, le bon juste… L’autre c’est le pécheur, l’image de la déchéance, le juif qui collecte l’impôt pour les romains… C’était des gens considérés comme des voleurs.
- Le pharisien dit ce qu’il fait vraiment. Il est fidèle et généreux. Il en fait plus que la loi demande. Il ne demande rien. C’est une prière pure, gratuite, il rend grâce, il remercie Dieu. Cet homme n’est pas un hypocrite. Alors qu’est-ce que Jésus condamne ? Cet homme est plein d’orgueil et de suffisance et ça l’amène à mépriser les pécheurs. C’est ce que nous appelons du pharisaïsme.
Le pharisaïsme n’est pas mort, même du côté des personnes qui se vantent d’être non vertueuses, non croyantes.
Seigneur aide moi à ne pas appliquer cet évangile aux autres mais à découvrir ma propre suffisance et ma manière de mépriser les autres.
- Le publicain, se frappe la poitrine, se considère pécheur. Lui il ne juge pas les autres, il se juge lui-même et se reconnaît pécheur. Il se sent écrasé par ses péchés. Il ne compte pas sur ses propres forces. Il sait qu’il ne peut arriver à l’idéal. Il compte sur l’amour de Dieu pour l’amener à lui.
C’est le publicain qui est devenu juste. Jésus veut nous montrer par là le vrai virage de Dieu. Dieu est amour. Dieu est gratuité. Dieu souffre avec celui qui souffre de son péché. Dieu a envie de pardonner à celui qui a besoin de Dieu.
En somme, l’homme n’est jamais un juste, il demeure toujours un pécheur pardonné comme nous dit le pape François quand il parle de lui. Je suis un pêcheur pardonné. L’homme est toujours à la recherche de Dieu, de purification, de sainteté.
AMEN.
33e dim. Ordinaire – 17 novembre 2019
En approchant de la fin d’année liturgique, nous sommes invités à réfléchir sur le temps, tout comme Jésus a fait en voyant venir sa mort, il a terminé sa prédication par un long discours sur la fin du monde.
- Les disciples, comme tous les Juifs du temps, sont émerveillés devant la splendeur du temple qui était une merveille avec son or, ses tentiaires, ses colonnades. Saint Jean de dire : « Ce que vous contemplez, il n’en restera pas pierre sur pierre… ça va être détruit. »
- Alors, quelle stupéfaction en entendant ces paroles! Ce sera la cause de sa mort. Ainsi Jésus, loin d’être comme tout le monde dans l’admiration devant le temple, il annonce la fragilité et la caducité des plus belles œuvres. Ce sera détruit. Oui, un jour le temps lui-même va fuir, notre vie est fragile, nous sommes fragiles, nous sommes tous en marche vers la mort.
- Devant cette évidence de la fin, voilà la question que nous nous posons tous : Quand cela va-t-il arriver? Nous voudrions savoir, mais est-ce une bonne chose de le savoir?
- Prenez garde de vous laisser égarer. Par ses paroles, Jésus nous montre qu’il ne se préoccupe aucunement de la date et le souci de Jésus c’est d’éviter à ses disciples d’être pris dans cette fièvre apocalyptique des terreurs de la fin du monde. Éviter les faux messies, les faux prophètes, ceux qui disent et qui promettent le bonheur, le paradis sur terre. Prenez garde de ne pas vous laisser égarer.
- Quand vous entendrez parler de guerres, ne vous effrayez pas, il faut que cela arrive d’abord. Le deuxième souci de Jésus, c’est de dénoncer la peur : Il faut que cela arrive et en effet cela arrive sans cesse : des guerres, des épidémies, des catastrophes naturelles. Jésus nous rappelle le point central de notre foi : Dieu est le Maître de l’histoire; il faut savoir attendre, l’avenir appartient à Dieu et le seul avenir de l’homme est en Dieu. C’est cela qui nous permet de persévérer à travers tout ce qui arrive. Dieu nous dit de croire en lui, même quand la mort est là : espérance radicale appuyée sur Dieu.
- Mais avant cela on portera la main sur vous. Pour Jésus, la seule crainte que nous devrions avoir en tant que ses disciples, c’est de perdre la foi. Il y aura des persécutions même avant la destruction de Jérusalem, et pour Jésus, ces persécutions seront redoutables et en même temps, une occasion de témoigner de Jésus. Est-ce que nous croyons vraiment que nous aurons le courage de témoigner?
- Moi-même je vous inspirerai une sagesse. Jésus nous dit qu’il sera avec nous, même dans les pires épreuves. Il nous invite à la confiance, à l’espérance et à la joie.
La foi ne préserve pas de la mort, ni de la souffrance, ni des épreuves. Mais avec Jésus elle donne la vie.
Demandons à Jésus d’augmenter notre foi et de garder l’espérance.
Amen!
Fête du Christ Roi – 24 novembre 2019
- On venait de crucifier Jésus et le peuple restait là à observer. L’Église nous propose aujourd’hui pour célébrer Jésus, roi de l’univers, la scène du crucifiement de Jésus. C’est là que Jésus inaugure son règne. Son trône est la croix… sa couronne, un buisson d’épines qui ensanglante sa figure… son titre, un titre de condamnation à mort : celui-ci est le roi des juifs, ses témoins, 2 malfaiteurs condamnés avec lui. Et le peuple restait là à observer. Voilà ce que nous faisons, nous regardons Jésus, roi de l’univers : un drôle de roi, différent des rois que nous connaissons. Nous sommes dépassés, impressionnés. Nous attendions un roi victorieux de nos ennemis, de nos problèmes, de nos souffrances et nous avons un condamné à mort. C’est ce que nous avons de la difficulté à comprendre.
- Les chefs ricanaient et disaient : « Qu’il se sauve lui-même, s’il est le Messie ». Et aujourd’hui que disent ceux qui se moquent de Jésus : »Où est Dieu, qu’il se montre, qu’on le voit, que ça paraisse s’il existe. La réponse de Jésus est toujours la même : il se tait, il ne se défend pas. Il ne cherche pas à intervenir pour montrer sa puissance. L’inscription est là au- dessus de lui : « Celui-ci est le roi des juifs ». Jésus s’est bien présenté comme un roi, mais un roi dont la royauté n’est pas de ce monde. Cette croix, ce titre font voler en éclat toutes ces espérances que nous pouvons avoir d’une royauté terrestre.
- De plus la situation de Jésus ne peut pas être plus humiliante. D’après la loi de Moïse, ça prenait 2 témoins pour cette investiture sur le Golgotha. Là ces 2 témoins ce sont de vulgaires brigands. Jésus est bafoué jusqu’au bout : défiguré, bafoué, recouvert de crachats et de dérision, entouré de 2 malfaiteurs qui deviennent ses témoins.
- À travers toute cette dérision, voilà qu’une faible voix se fait entendre : « Tu n’as pas la crainte de Dieu, lui n’a rien fait de mal. Jésus souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton royaume ». C’est Marie au pied de la croix qui a entendu cette prière du larron. Il s’agit là de la foi et de l’amour du pénitant. Le royaume de Dieu nous dit Jésus « Aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le paradis », le royaume de Dieu n’est ouvert qu’à ceux qui se convertissent. En d’autres mots ce que nous dit Jésus c’est que la manière pour Jésus d’exercer sa royauté sur nous tous, y compris les bons, et les moins bons, y compris ceux qui l’aiment et ceux qui le méprisent, c’est de leur offrir son pardon quand ils se tournent vers lui. Le pardon de Jésus est sans limite. L’important c’est d’accueillir ce pardon toujours offert de la part de Dieu.
- La fête du Christ roi nous invite à regarder Jésus sur la croix, à découvrir qu’il est bien celui qui a été envoyé par Dieu pour faire réintégrer l’humanité dans le royaume de Dieu, dans le paradis perdu en lui offrant son pardon, en lui faisant connaître sa miséricorde infinie.
Cette fête nous rappelle aussi que nous participons à cette royauté de Jésus. À notre baptême nous avons reçu cette onction : prêtre, prophète et roi. Nous avons nous aussi à faire connaître cette royauté : la miséricorde infinie de Dieu.
AMEN
1er dim. de l’Avent – 1er décembre 2019
Nous entrons dans le temps de l’avent. Ce temps est prévu par la liturgie de l’Église pour nous préparer à la fête de Noël, nous préparer à la venue de de Jésus. Comme dit Jésus : « Le Fils de l’homme viendra ». Jésus ne se présente pas à nous comme un homme du passé, mais plutôt comme un homme du futur. Il parle de sa venue comme d’un évènement qui va arriver.
Alors comme on dit dans le prions en Église : grandir dans l’espérance c’est vraiment décider d’accueillir Jésus dans notre vie. Jésus qui vient à nous, Jésus qui est notre lumière, une lumière qui luit dans notre vie et qui éclaire notre route. On pourrait dire : Voici venir Dieu, laissons passer Dieu, Dieu est neuf à chaque matin.
Tout au long des 4 dimanches de l’avent, nous allons nous demander ce qu’est accueillir Jésus comme lumière qui luit dans notre vie de chaque jour.
1er dimanche : Se revêtir de la lumière du Christ ;
2e dimanche : Se réconcilier, se convertir ;
3e dimanche : Se réjouir ;
4e dimanche : Laisser agir Dieu en nous.
En ce premier dimanche de l’avent, nous sommes invités à nous revêtir de la lumière du Christ. Ce qui signifie : se laisser imprégner par cette lumière du Christ qui est là présent dans notre vie. Concrètement ça peut signifier ceci : quand nous regardons l’avenir de notre monde, nous pouvons facilement être pessimiste. Nous voyons les changements climatiques, l’avenir de notre église, les abus sexuels, nos communautés chrétiennes vieillissantes, peu de relève, les jeunes, les personnes âgées, les malades. Tout peut nous rendre pessimiste et croire que le mal n’aura pas le dernier mot.
C’est alors, comme dit St-Paul, qu’il nous faut sortir de notre sommeil et comme dit Isaïe dans la 1ère lecture : marchons à la lumière du Seigneur. Marcher à la lumière, c’est cesser d’être pessimiste, c’est apprendre à voir Jésus présent dans notre vie et croire que le mal sera vaincu. Cela ne se fera pas tout seul, il va nous falloir agir, ne pas rester les bras croisés. Voilà pourquoi il nous faudra :
- Sortir de nos routines, de nos façons de faire. Être vigilant et nous demander pourquoi je fais telle ou telle chose. Se réveiller, se remettre en question. Souvent comme dit Jésus : Les gens ne se doutent de rien, ils se pensent immortels. Le progrès nous endort jusqu’à ce qu’il arrive le déluge : un accident, une maladie.
- En laissant percer le mur de notre cœur, comme le voleur dans l’évangile. En ouvrant notre cœur aux autres, en leur parlant, les saluant.
- En ouvrant notre cœur à Dieu, en écoutant sa parole.
En un mot il s’agit d’améliorer nos relations avec les autres, notre vision du monde. C’est ainsi que Jésus va naître en nous.
En ce premier dimanche de l’avent, nous sommes invités à veiller… à regarder Jésus lumière, à le laisser nous influencer dans notre vision du monde et dans nos façons d’agir. Nous serons ainsi reflets de la lumière en nous.
AMEN.
2e dim. de l’Avent – 8 décembre 2019
- Le temps de l’Avent, c’est une préparation à la venue de Jésus qui viendra et non pas qui est venu à la venue de Jésus qui est lumière. Dimanche dernier nous avons été invités à nous revêtir de cette lumière. Nous avons été invités à laisser cette lumière qu’est Jésus, influencer nos actions, notre vision du monde soit par nos actions, soit par nos paroles bienveillantes, accueillantes, soit par notre écoute de la Parole de Dieu.
- Aujourd’hui en ce 2ème dimanche de l’Avent nous sommes invités à nous convertir, à nous réconcilier pour pouvoir accueillir cette lumière qu’est Jésus.
Se convertir c’est sortir de notre routine, de nos habitudes. C’est faire un retournement à 180 degrés concernant nos façons de faire. Voici un exemple : je déteste quelqu’un… me convertir c’est l’aimer. Comme nous voyons ce n’est jamais facile de se convertir, d’effectuer ce revirement. Alors nous aussi comme les gens qui demandaient à Jean- Baptiste qui les invitait à se convertir, nous pouvons dire que devons-nous faire?
- La 1ère chose à faire pour se convertir, c’est se retrouver dans le désert comme Jean-Baptiste. « Parait Jean-Baptiste qui proclame dans le désert de Judée ». Dans le désert nous sommes loin de nos commodités. Nous apprenons à nous suffire de peu : sauterelles, peau de chameau, miel… Nous apprenons à faire silence, à entrer en soi-même, à se voir tel que nous sommes. Faire silence pour découvrir un peu mieux ce qui ne va pas en nous. Faire silence pour se réconcilier avec soi-même. Faire silence pour découvrir mieux notre cœur, nos forces, nos faiblesses…
- La 2ème chose à faire pour se convertir c’est se tourner vers la Parole de Dieu, pour pouvoir la crier: « Vois celui qui crie dans le désert. Préparez le chemin ». Écouter la Parole, c’est écouter Dieu qui nous parle. Ce n’est pas facile d’écouter, d’entendre la Parole. Il est nécessaire de prendre le temps de s’arrêter, d’écouter, de regarder Dieu. C’est ce que nous appelons des temps d’adoration. Ce n’est pas nécessaire d’être à la chapelle pour adorer. Nous pouvons adorer un peu partout.
- La 3ème chose à faire pour se convertir c’est produire des fruits, à agir un peu comme Jésus. À sa lumière, ces fruits peuvent être : s’accepter soi-même, accepter les autres et surtout s’accueillir mutuellement les uns les autres.
Ainsi cette semaine pour me convertir et produire des fruits de conversion nous pouvons faire silence : pas de radio, de IPad, de T.V., pendant une heure… Nous pouvons prendre un temps pour lire et écouter un passage de la Parole. Nous pouvons aussi faire un geste d’accueil envers une personne que nous aimons moins. Tout cela montrera notre désir de conversion pour accueillir Jésus.
AMEN.
3e dim. de l’Avent – 15 décembre 2019
Replaçons-nous dans le contexte pour bien comprendre le message de Jésus. Jean-Baptiste prêche dans le désert un baptême de conversion et invite les gens à se faire baptiser. Hérode fait arrêter Jean-Baptiste et le met en prison. C’est alors que Jésus commence sa mission et se met à prêcher. Jean-Baptiste entend parler de Jésus et envoie ses disciples demander s’il est bien le Messie, parce que ça ne correspond pas à l’idée qu’il se fait du Messie.
- « Es-tu celui qui doit venir? » Jean espère le Messie de tout son cœur, mais là, il hésite : est-ce qu’il se serait trompé? Jean attendait un Messie triomphant, qui allait tout renverser sur son passage. C’est ce Messie qu’il avait annoncé et il est déçu par ce qu’il entend dire de Jésus.
Déception ! Dieu est souvent décevant, déconcertant; il ne fait pas notre volonté et ne ressemble pas à l’image que nous nous faisons de lui. Alors arrive bien des pourquoi. Pourquoi Jésus laisse-t-il Jean-Baptiste en prison? Pourquoi Dieu ne libère pas les innocents? Pourquoi Dieu se tait-il devant ceux qui l’accusent? Pourquoi la souffrance des innocents, la mort d’un enfant? Es-tu vraiment Celui qui doit venir, nous apporter le bonheur, ou devons-nous en attendre un autre? C’est ce que nous appelons la crise de la foi.
- Jésus répond : « Allez rapporter à Jean ce que vous voyez ». Jésus ne répond pas directement; Il veut que ceux qui le questionnent trouvent eux-mêmes la réponse. Jésus dit des passages de l’Écriture pour montrer quel Messie Il est. Il est le Messie qui se manifeste par des gestes de bonté, envers les défavorisés, les petits… La mort est vaincue et les pauvres sont évangélisés. Voilà la joyeuse nouvelle.
Alors la question nous est posée, renvoyée : toi qui accuses Dieu, que fais-tu pour ceux qui souffrent, qui sont écrasés. Le vrai signe que Dieu est là, c’est quand il y a de l’amour. Nous ne devons pas en attendre un autre.
Ainsi, Jean est invité à se convertir lui-même, à se convertir au Dieu amour, à grandir lui-même dans la foi.
- « Alors, qu’êtes-vous allés voir au désert? » Jésus indique aux foules que Jean est un véritable prophète, qu’il est courageux et, en même temps, il nous révèle son identité : c’est Jésus le Messie qui vient. De plus, Il nous apprend qu’avec sa venue, c’est un temps nouveau qui arrive, que la vraie grandeur, la vraie puissance, c’est de se faire serviteur, petit. C’est ce qu’il nous dit, et c’est ce que Jean apprend lui aussi de sa prison.
- La joie que nous avons en ce dimanche, c’est de découvrir, dans la première venue de Jésus, qu’il se révèle dans la fragilité d’un nouveau-né. Oui, c’est Lui qui doit venir. Il est méconnaissable par celui qui attend le triomphe.
Ça va prendre bien de la patience pour se convertir et découvrir le vrai visage de Dieu. C’est dans la joie que nous découvrons la bonté de Dieu, que nous sommes aimés de Dieu et que nous nous en allons vers Lui. Quelle joie! Amen!